La révolution du numérique

Au début des années 2000, la révolution technologique du numérique et l’avènement du haut débit frappent de plein fouet les industries de contenus et de biens culturels. Avec les logiciels peer to peer, les œuvres (musique enregistrée, films, livres…) deviennent accessibles sur internet sans capacité effective d’assurer le respect de la propriété intellectuelle. La musique enregistrée est le secteur qui a subi le plus rapidement et intensément une destruction de valeur, à la fois en terme de revenus et de consentement à payer, face à la concurrence du tout gratuit. Parallèlement, un transfert de valeur considérable s’est opéré au profit des FAI.

 

Evolution comparée du chiffre d’affaires des producteurs de phonogrammes et du nombre d’abonnés haut-débit (période 2002 – 2011)

Conséquences pour les producteurs phonographiques :

 

• Un recul de 60% du chiffre d’affaires sur la période 2002-2011 (hors droits voisins).

• Une chute de la production locale : près de 650 albums de nouveautés publiés en 2011 contre

1.500 en 2002 (majors et PME).

• Une réduction de 50% des emplois directs : 4.000 emplois directs en 2010 contre 8.000 en 2002

(Majors, PME et TPE).

• Une baisse de 34% du prix des albums depuis 2003 (en euros constants).

• Une érosion des marges des producteurs phonographiques et une production locale devenue structurellement déficitaire (-32,4 M€ en 2010).

• Une fragilisation du secteur indépendant de la production musicale et un mouvement de concentration chez les majors (2006 : fusion entre BMG et Sony Music ; 2012 : projet de rachat d’EMI Recording par Universal Music).