15 Juil [Communiqué IMPALA] Économie du streaming musical : réaction aux propositions de la DCMS
Aujourd’hui, la commission Digital, Culture, Média et Sport (DCMS) de la Chambre des Communes du Royaume-Uni a rendu public son rapport sur l’économie du streaming, qui confirme la nécessité d’une réforme.
Certaines des recommandations sont en phase avec l’analyse d’IMPALA, qui nous avait conduits à l’élaboration, en mars 2021, d’un plan stratégique en 10 étapes (voir infographie) pour rendre le marché plus juste. Cependant, IMPALA estime que la « rémunération équitable » ne constitue pas une solution viable.
Le secteur indépendant est en constante évolution, adoptant des pratiques éthiques innovantes comme le « Digital Deals Declaration de WIN », ou encore la proposition d’IMPALA d’appliquer un taux de redevance numérique moderne à tous les contrats afin de solutionner le problème des clauses anciennes et abusives. IMPALA recommande également de stimuler le marché global et de revoir la façon dont les revenus du streaming sont actuellement alloués, comme indiqué dans notre plan en 10 étapes. Le constat d’IMPALA a révélé que le marché européen n’a finalement atteint qu’un tiers de son pic de croissance, après indexation sur l’inflation.
Dans le cadre de ses travaux sur la réforme du streaming, le secteur indépendant européen s’est à nouveau penché sur la question de la « rémunération équitable » (celle-ci avait déjà été rejetée lors des négociations de la directive européenne sur le droit d’auteur, durant lesquelles le secteur des indés avait soutenu d’autres propositions en accord avec la communauté des artistes). L’analyse d’IMPALA est que la rémunération équitable n’est en rien une solution viable car elle ne changerait pas le modèle de manière significative, tout en étant préjudiciable aux artistes émergents (voir plus ici). Le secteur a préféré se ranger derrière des modèles alternatifs valorisant la prise de risque, l’investissement et la diversité. La question vitale du Brexit et des tournées, dont l’impact est pénalisant non seulement pour le Royaume-Uni mais aussi pour le reste de l’Europe continentale, a fait l’objet de travaux particuliers et d’une proposition d’IMPALA en faveur d’un dispositif dérogatoire sous la forme d’un « visa culturel unique« .
Selon Helen Smith, dirigeante d’IMPALA : « Le rapport du DCMS aborde des questions structurantes pour le marché de la musique dans son ensemble, et il est crucial d’examiner les différentes options disponibles. Il existe de nombreuses opportunités pour rendre le streaming plus juste pour tous, et nous considérons les services de musique et les plateformes de streaming comme nos principaux partenaires pour agir en ce sens. Ils sont des acteurs essentiels du marché de la musique d’aujourd’hui et nous sommes impatients de travailler avec eux et avec l’ensemble de l’écosystème pour améliorer la situation des musiciens, des labels et, bien sûr, des fans. »
IMPALA convient avec la commission DCMS que l’économie du streaming doit être réformée, mais ne soutient pas toutes ses recommandations.
Helen Smith poursuit : «Nous soutenons l’idée d’une réforme du streaming et notre plan en 10 points déploie un corpus de solutions destinées à le rendre plus équitable. IMPALA ne peut pas soutenir le principe d’une rémunération équitable sur le streaming car nous estimons qu’elle ne serait pas équitable. Notre analyse est que cela serait préjudiciable pour la diversité et pour les artistes émergents. »
Helen Smith conclut : « Nous appelons les pouvoirs publics à étudier les propositions présentées par IMPALA et par d’autres acteurs de la communauté des indés lors des prochaines étapes de la réflexion. Il est impératif d’examiner la logique de risque dans l’industrie musicale et ce qu’elle implique en termes d’évolution de la rémunération de chaque profession de l’écosystème. »