18 Jan Musique : Etat d’urgence
Face à la crise, l’UPFI en appelle à la mise en œuvre rapide des engagements pris par les pouvoirs publics.
La progression des ventes numériques en 2010 (entre 30 et 40 % pour le téléchargement légal) n’a pas permis de compenser les effets de la chute des ventes physiques. Pour la 8ème année consécutive, les revenus des producteurs de phonogrammes enregistrent une baisse significative (la tendance estimée étant de l’ordre de – 6/8%).
Face à cette situation difficile, les nouvelles mesures mises en place fin 2010 n’auront pas permis d’opérer un retournement de tendance et, faute d’arbitrage favorable pour les mesures financières, conduisent à un manque de vision d’ensemble :
– Le démarrage de la « réponse graduée » en septembre dernier, l’envoi des premiers messages d’avertissement début janvier, et la volonté affichée par l’Hadopi de remplir sa mission sans aucune restriction constituent des éléments encourageants. Mais, il faudra attendre fin 2011 pour atteindre un premier régime de croisière. C’est pourquoi, aucun bilan d’étape ne pourra être établi avant cette échéance pour mesurer les premiers résultats de ce dispositif et son effet positif sur la consommation légale de musique.
– Le lancement de la « Carte Musique » n’a pas rencontré, à ce jour, de succès véritable auprès des 12-25 ans. L’UPFI est néanmoins confiante dans la capacité de ce mécanisme incitatif à toucher sa cible sous réserve d’une amélioration notable du « parcours client » suivi d’une vaste campagne de communication.
– Les principales mesures financières demandées par l’UPFI n’ont pas fait l’objet d’un arbitrage favorable (aménagement du crédit d’impôt, mise en œuvre d’une taxe fiscale à la charge des opérateurs haut débit).
La signature, hier, de la charte d’engagement qui résulte de la médiation confiée à Emmanuel Hoog, constitue, dans ce contexte, un signal fort et encourageant :
– Les engagements volontaires souscrits par les producteurs de phonogrammes vis-à-vis des plates-formes sont de nature à renforcer la viabilité économique des offres de musique en ligne, en particulière pour le stream par voie d’abonnement.
– Les engagements pris par les pouvoirs publics d’œuvrer pour une baisse de la TVA, au niveau européen, d’aménager et de renforcer le crédit d’impôt à la production phonographique, de réabonder le fonds d’avances financières géré par l’IFCIC et d’étudier la faisabilité de ce qui pourrait être un Centre National de la Musique sont salués par l’ensemble des producteurs indépendants.
La mise en chantier d’un Centre National de la Musique constitue, en effet, l’une des mesures prioritaires de l’UPFI. Cet organisme aurait vocation à constituer à la fois le réceptacle de taxes fiscales en soutien du financement de la production musicale et un organe de régulation de notre secteur, à l’instar du CNC pour le cinéma.
L’UPFI sera très vigilante sur le respect des engagements souscrits par les pouvoirs publics dans la charte issue de la médiation Hoog.
Par ailleurs, l’UPFI continue de marquer sa vive préoccupation par rapport au manque de diversité dans la programmation musicale de la plupart des radios et réseaux musicaux privés, à la concentration des play-lists, et à la sous-représentation des artistes et des catalogues des producteurs indépendants. C’est pourquoi l’UPFI va demander au Ministère de la Culture de procéder à une évaluation de la diversité musicale sur l’ensemble des radios et la nomination d’une personnalité indépendante afin de proposer des mesures propres à renverser cette tendance lourde.
Contact :
Stephan Bourdoiseau – Président
Jérôme Roger – Directeur Général
Tel : 01 53 77 66 40